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Nouveau drame à Nantes. Dimanche 16 octobre, une femme est mortellement poignardée en sortant de chez elle à Bellevue. Sidération et incompréhension de ses proches et du voisinage. Pourtant, cette fois la victime ne fait pas la une des médias nationaux.

Ces dernières semaines les drames s’enchaînent à Nantes, et leur médiatisation s’intensifie, laissant penser qu’on n’est plus en sécurité dans cette ville. Que se passe-t-il ? Assistons-nous réellement à un déferlement de violence ? 

Les polémiques aussi s’enchaînent, la droite et l’extrême-droite surfent sur ces faits pour imposer leurs fausses solutions pour la sécurité : caméras, CRS, armement de la police… jusqu’à un Centre de rétention administrative, une prison pour les étranger.es menacés d’expulsion. A la violence dans les rues, celles et ceux qui cèdent aux sirènes de l’extrême-droite veulent ajouter la violence intolérable de l’enfermement des étrangers. 

Pour faire oublier leur responsabilité dans le devoir d’accueil, ou dans le soin psychiatrique, les gouvernants entretiennent un délire identitaire. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, l’extrême-droite opère un tri raciste et macabre, qui révèle sa véritable nature : radicaliser les tensions sociales et proposer en remède la violence, sans vouloir bousculer le système et les principales causes de cette violence. Le sexisme, le racisme, l’écocide, le chômage, ou l’insécurisation au travail sont invisibilisées alors que celles et ceux qui les dénoncent sont invité·es ou contraint·es à se taire.

Le spectacle de l’ordre règne, ou est appelé à régner toujours plus, mais les problèmes de sécurité, c’est-à-dire de protection des personnes, eux, restent non résolus et systématiquement réduits à la solution sécuritaire. 

Cela fait des années que l’extrême-droite est présentée comme l’avant-garde des enjeux de sécurité : l’espace médiatique et politique cède à ses discours, sans rien proposer, ni en termes d’analyse, ni en termes de solutions. 

Nous voulons faire vivre la Nantes résistante, antifasciste, cosmopolite et qui ne se soumet jamais aux forces réactionnaires. Cette Nantes qui, depuis des dizaines et des dizaines d’années, fait surgir des luttes, des associations, des collectifs, des commun·es antifascistes et antiracistes. C’est pourquoi aujourd’hui, la majorité PS doit faire un choix : continuer à se taire ou affirmer une opposition claire et franche à l’installation d’un Centre de rétention pour les personnes étrangères (CRA) en Loire-Atlantique.

Dans cette période tumultueuse de délire sécuritaire, prenons le temps de déconstruire les fausses solutions et construisons-en de véritables. C’est ce que nous nous engageons à faire. Dans un premier temps, nous déconstruirons les “solutions” de la droite et de l’extrême droite. Puis nous partagerons nos propositions pour Nantes et au-delà, pour ouvrir le débat. Prochainement, nous organiserons une journée (ou plusieurs) de discussions sur la sécurité. 

À Nantes en commun, au quotidien et encore demain, nous nous engageons pour une sécurité de nos corps contre les violences sexistes, sexuelles, et les blessures en manif. 

Pour une sécurité sociale contre les violences du capitalisme néolibéral.

Pour une sécurité écologique qui garantisse les réponses à nos besoins fondamentaux. 

Pour une sécurité démocratique qui garantisse nos droits contre les attaques des néo-fascistes.