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Nous posons déjà les bases d’une démocratie radicale.

Le week-end dernier nous organisions les Rencontres nationales du pouvoir habitant pour débattre de la démocratie radicale.

C’était si beau de rassembler 600 personnes pour discuter, partager, témoigner, se souvenir et imaginer les expériences de pouvoir habitant d’aujourd’hui et de demain.

Trente intervenant·e·s et de nombreux collectifs sont venu·es des quatre coins du pays et au-delà à cette occasion : L’après M, le syndicat de la montagne Limousine, Conscience, l’Asilo, la ZAD de NDDL, les Soulèvements de la terre, l’UCL, le NPA, des militantes du Rojava, de Suisse, des activistes Low-Tech, des féministes, des universitaires comme Silvia Federici, Jean-Clément Martin, Réjane Sénac, Catherine Samary, Yohan Dubigeon, Isabelle d’Artagnan, Pierre Sauvêtre, sont venus nous parler de leur expérience et de leur approche de la démocratie radicale. 

Un immense merci à toutes celles et ceux qui ont parcouru des centaines de kilomètres pour ce grand moment d’émulation collective. Un très grand merci à toutes les Nantaises et Nantais qui ont répondu à l’appel. Ce furent trois journées magnifiques, de ces journées qui redonnent de l’énergie, de la combativité et de l’espérance. 

Vous retrouvez très prochainement les vidéos et enregistrements des tables-rondes et des ateliers.  

En attendant,on retient que la politique est avant toute chose l’œuvre du collectif, et que ce collectif ne peut se mettre en mouvement que s’il est animé d’un désir commun ; un désir aujourd’hui aux contours imprécis mais qui converge de plus en plus vers une volonté de changement. Il nous incombe d’orienter ce changement vers une perspective écologiste et communaliste, et non pas réactionnaire. 

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La démocratie radicale est une proposition qui postule que c’est aux personnes qui vivent et qui font, d’être autrices de leur vie et de donner une orientation à leur action. Cela ne peut se faire dans un régime politique assujetti à un système économique mortifère et inique. Ce weekend a été l’occasion de nous rappeler l’urgence d’une sortie du capitalisme pour briser son exploitation sur le corps des hommes et des femmes, sur la nature, sur le vivant. 

Dans nos échanges, dans nos rires, dans nos pas de danse, nous avons expérimenté l’extraordinaire vie qui bat en nous et qui nous fera toujours nous dresser contre les injustices qui s’étendent des montagnes du Kurdistan à celles du Chiapas. 

Notre combat est celui d’une humanité qui ne s’arrête pas à la frontière d’un pays ou d’un continent. Si nos engagements sont situés, se déploient dans nos lieux de vie, sur nos territoires, à travers la création de communs, de contre-institutions, ils sont amenés à se lier les uns aux autres pour gagner en force. Nos communs sont tels des ruisseaux qui alimentent une grande rivière, la rivière qui irrigue le désir de changement, et peut-être même le désir d’une démocratie radicale, c’est du moins notre postulat.

Les interventions semblaient dessiner les liens qui unissaient, sans unifier, les collectifs présents : une conviction commune qu’il faut bâtir des collectifs qui inventent d’autres façons de voir le monde, en dehors des échanges marchands, d’autres façons de se lier les uns aux autres, en dehors de la marchandise. Des collectifs qui retrouvent une puissance d’agir, qui sortent de la passivité à laquelle nous réduit ce système. Des collectifs qui peuvent former autant de bases sur lesquelles peut s’appuyer un changement radical. Des collectifs qui dessinent déjà des institutions alternatives. 

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Notre combat est celui d’une humanité qui ne s’arrête pas à la frontière d’un pays ou d’un continent. Nous postulons qu’aucune révolution n’est possible ni souhaitable si elle ne se donne pas comme perspective un internationalisme authentique en mesure de rendre aux personnes la place qui doit être la leur. Parce que notre ennemi est mondial, notre combat devra l’être. Nous continuerons de construire le dialogue avec nos sœurs et nos frères du monde entier ; nous continuerons de nous nourrir des expériences alternatives du présent, et de celles du passé, pour bâtir l’avenir. La lutte est déjà là, elle doit s’étendre, elle doit être belle, elle doit porter en elle toute la vie qui nous anime.