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La métropole veut détruire des espaces publics naturels et nourriciers pour les offrir aux profits des promoteurs. Nous les arrêterons pour mettre un coup d’arrêt à la métropolisation et cette politique antisociale et anti-écologique.

Il en fallait du courage hier pour aller manifester à Doulon contre l’artificialisation et la métropolisation. Après que la métropole a construit un talus de terre renforcé de blocs de béton pour empêcher l’accès aux Gohards, ce sont des fourgons de CRS qui sont venus bloquer la rue et dissuader les manifestant-es déterminé-es à lutter. Malgré les pressions, la pluie, la boue et des conditions physiques éprouvantes, des centaines et des centaines de personnes sont venues de Nantes, de la métropole, du département, et de tout le grand Ouest ! 

Dans ce quartier façonné par la forte présence de maraîcher-es et de cheminot-es, encore très marqué par cette culture populaire, tout le monde déteste le béton ! De plus en plus d’habitant-es se mobilisent et soutiennent la mobilisation contre la bétonisation. 

Le monde du béton est le concentré des violences du capitalisme. Violence à l’égard des travailleurs du BTP, violence contre le vivant, logements de mauvaise qualité, habitude de la corruption jusqu’à trouver normal de verser des pots de vins à Daesh. C’est pourquoi nous nous sommes inscrits dans la journée nationale d’actions contre Lafarge et le monde du béton, et que la manifestation partie des Gohards s’est terminée devant le site de Lafarge au bord de la Loire, protégé par les gendarmes mobiles.

C’est pourquoi nous proposons une alternative globale à ce système, qui se traduit concrètement par un contre-projet pour la zone des Gohards et Doulon. Transformer les zones d’activité à proximité directe des bois en quartiers d’habitation, développer l’écoconstruction, porter la création d’une régie maraîchère municipale pour alimenter la cuisine centrale toute proche : une centaine d’habitants ont commencé à plancher sur ce projet, avec l’aide de l’urbaniste Karim Lahiani, d’architectes, des Bâtisseurs des terres et des Naturalistes des terres.

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Pour préfigurer cette régie maraîchère, portée par la CGT Mairie de Nantes, nous avons édifié une Maison de la Résistance et des Semences en terre, bois, paille, seul type de construction qu’on veut bien voir sur les terres des Gohards. Construite avec des étudiant-es de l’école d’architecture de Nantes et de Solidaires étudiant-es, elle incarne l’idée d’une ferme et d’une graineterie communales à Doulon. 

À la manifestation, où bien les mains dans l’enduit, à clouer des vis sur la charpente, à creuser la terre argileuse, on pouvait croiser des voisin-es, des militant-es de tous horizons, syndicalistes, écologistes, pour le droit au logement, contre des projets destructeurs, des Centres de rétention administratives aux carrières de sable ; des étudiant-es, des naturalistes, des architectes, des personnes de tous âges et tous horizons. 

Rendez-vous dans les jours prochains pour continuer à travailler sur le contre-projet à la ZAC Doulon-Gohards. Pour montrer qu’on peut construire des logements sans détruire des espaces naturels, pour empêcher la destruction des logements existants, pour développer massivement le logement social dans des lieux bien desservis, y compris en centre-ville, stopper la politique d’attractivité. Pour rappeler que pour se rapprocher de la nature, il est absurde de la détruire. C’est le béton et le bitume que nous devons faire reculer, au nom du vivant, de notre accès à l’eau et pour nos conditions de vie ! 

Aujourd’hui, on stoppe le béton à Doulon. Demain, faisons-le reculer dans tous nos quartiers.