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Lutzerath, Notre-Dame-des-Landes, les bassines, les marches climat des jeunes, les luttes anti-nucléaires, mais aussi toutes les luttes locales contre l’artificialisation de terres et la destruction du vivant, comme les Lentillères, EuropaCity ou les Gohards : toutes ces luttes viennent questionner le manque de démocratie et posent les bases d’une démocratie radicale écologiste. 

Pendant plus d’un an, la jeunesse a marché tous les vendredis pour dénoncer l’inaction politique et crier l’angoisse qui en découle. Plus que l’inaction, les dirigeants participent et facilitent la destruction écologique. La plupart des grands projets mis en cause par les luttes écologistes n’ont fait l’objet d’aucun vote ni aucune délibération collective. La destruction de notre milieu de vie plus ou moins direct se fait la plupart du temps malgré nous, sans que nous ayons notre mot à dire. 

En Allemagne, plusieurs villages ont déjà été détruits pour exploiter les mines de charbon sur lesquelles ils étaient construits. Le week-end dernier, plus de 35 000 personnes étaient à Lutzerath pour protester contre de nouvelles destructions. 

Dans les Deux Sèvres, ce sont des entrepreneurs de l’agro-industrie qui s’organisent entre eux, avec l’aval de la préfecture, pour construire des bassines qui leur permettra de s’accaparer l’eau, privant le plus grand nombre de cette ressource vitale. 

Le principe de base d’une démocratie écologiste semble être l’impossibilité de détruire le milieu de vie d’habitants pour des raisons économiques sans le consentement des personnes. Ce principe élémentaire n’est pas respecté. Pire, l’intérêt général est brandi pour justifier pareilles destructions.  

Alors que les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, qu’en France nous avons connu l’année la plus chaude jamais mesurée et connu des sécheresses extrêmes, la remise à plat de tout notre système économique semble une urgence. Tout arrêter pour tout repenser. On pensait que c’était impossible jusqu’à ce que le Covid-19 et un confinement de deux mois qui a suspendu les activités économiques sauf les plus essentielles, ont montré que c’était possible, ouvrant la possibilité de grands états généraux pour définir collectivement nos besoins, notre production, nos modes de vie. Et pourquoi pas sortir du rouleau compresseur de la valeur et du productivisme pour permettre la délibération et la créativité collectives. 

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Radicaliser la démocratie c’est étendre l’ambition démocratique à toutes les sphères de la vie. Ainsi devrions-nous mettre fin au règne de l’économie, à l’existence même de l’économie comme sphère séparée et hégémonique. 

L’eau, la terre, la forêt, l’air, les lieux collectifs, culturels… toutes ces choses essentielles à notre vie devraient être des communs, dont nous, usagers et usagères devrions prendre soin ensemble pour les préserver.

Les luttes écologistes revendiquent une cohabitation du monde avec le vivant ainsi qu’entre nous, humains, sans rapport de domination, et que cette cohabitation procède d’une discussion, et non une imposition. 

De cette démocratie radicale écologiste, parlons-en ! 

Rendez-vous aux Rencontres du pouvoir habitant les 27, 28 et 29 janvier prochain !