Vendredi, la direction du CHU de Nantes et Johanna Rolland ont annoncé une annulation partielle des suppressions de lits et le maintien de Laënnec.
C’est une vraie première victoire obtenue grâce à la mobilisation du personnel, de la CGT CHU de Nantes ces dernières années et celle du collectif Stop transfert CHU de Nantes. C’est la preuve que la lutte paie : nos actions ont obligé les dirigeants à modifier leurs plans initiaux et les ont contraints à limiter la casse du service public local de la santé.
Il s’agit bien d’une première étape. Nous aimerions pouvoir nous en satisfaire et dire que ce projet devient ainsi un bon projet de futur CHU, mais ce n’est pas encore le cas.
Johanna Rolland, la direction du CHU et le gouvernement sont passés du camp de la destruction au camp de la conservation. Nous avons obtenu le statut quo, mais cela ne règlera pas les problèmes du CHU de Nantes.
Cela ne résolvera pas la situation des urgences du CHU où en ce moment il n’y a plus un seul brancard disponible la nuit, où l’on attend plus de 6h pour se faire soigner.
Cela ne règlera pas la saturation de la maternité où l’on refuse à des femmes d’accoucher à l’hôpital public parce il n’y a plus assez de places, les contraignant à accoucher en cliniques avec les dépassements d’honoraires que ça implique.
Cela ne résout pas la situation de pénurie de moyens pour les soins gériatriques dans une région où le vieillissement de la population est particulièrement important, et cela n’empêche pas la suppression de 40 lits supplémentaires en gériatrie à Pirmil.
Seulement 192 lits sur 300 seront préservés et l’essentiel de ces lits n’auront pas la même fonction qu’aujourd’hui. Ainsi on préserve 52 lits en médecine générale. Mais quid des lits de chirurgie ? Quid des lits d’obstétrique ? 140 lits seront consacrés à des soins de suite (pour se remettre d’une grosse opération, pour faire de la rééducation,…) : cela répond effectivement à un besoin important à Nantes, mais ne répond que partiellement à une demande faite depuis 20 ans par les soignants.
Concernant les effectifs de soignantes et soignants, le projet prévoyait jusqu’alors la suppression de 400 postes ! Quid de ces suppressions ? Il est nécessaire d’augmenter considérablement les effectifs pour réduire la pression qui pèse aujourd’hui durement sur celles et ceux qui nous soignent. De surcroit on ne peut pas promettre des lits en plus si on ne leur alloue pas des ressources additionnelles en personnel. Ce serait réellement préoccupant concernant la qualité des soins et les conditions de travail des salariés de l’hôpital.
Ces annonces ressemblent malheureusement donc bel et bien à un tour de passe-passe.
Bref, on évite le pire, mais on n’améliore rien. On n’améliore en rien la situation de forte tension que subit le CHU de Nantes depuis des années. C’est pour cela que nous appelons tous les habitants et habitantes de la région à se mobiliser pour obtenir des moyens à la hauteur des besoins de santé du territoire, et des prévisions de croissance démographique et de vieillissement de la population.
Seule une mobilisation des soignant·e·s, du personnel hospitalier, et des habitant·e·s peut faire bouger les lignes. C’est à nous de jouer !
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