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Une petite histoire de la « destruction créatrice à la nantaise »

Ce qui semble évident à tout écologiste sérieux ne l’est pas aux yeux de la majorité municipale de Nantes. Puisque les initiatives des habitant·e·s (mises en culture, contestations, chocs) ne semblent pas convaincre les élu·es, peut-être que le coup de gueule d’un biologiste le fera ? Pour les convaincu·es, vous pouvez passer du coup de gueule à une piqûre de rappel douloureuse sur l’histoire récente des espaces verts de Nantes…

De Montpellier à Nantes en passant par La Plaine de Marseille, l’histoire se répète, le greenwashing local sur la « nature en ville » démarre par une symphonie de tronçonneuses et n’a pour résultat certain que de faire grimper les prix des logements et des locaux commerciaux…

Pour les nouveaux·elles nantais·es et les plus jeunes, rappelons qu’il y a 8 ans, le square Mercoeur et le miroir d’eau étaient : un parc et un bassin où avaient eu lieu les premiers BPM (Barbecue Parc Musique)

Un groupe d’activistes s’étaient perché · es pour protéger 82 arbres cinquantenaires… On notera qu’à l’époque il y avait des bancs, mobilier urbain en voie de disparition lui aussi, pas assez rentable et fluide.

Le jardin des cinq sens, à côté du conservatoire de musique et du centre commercial Beaulieu, était il y a 7 ans : un jardin des cinq sens. Voilà la « transition » qu’il a subi …

Les inventeurs de matériaux synthétiques pour aire de jeux se réjouissent de réussir à vendre à la ville de Nantes un revêtement pour remplacer l’herbe, totalement dépassée, obsolète, on parle de « destruction créatrice ».

Ces métamorphoses se sont déroulées l’année même où la ville de Nantes obtenait le label « Capitale Verte Européenne », ce qui a principalement donné lieu au lancement du Voyage à Nantes et à ces sacs dont la durée de vie aura été de quelques mois seulement

Ou à cette magnifique installation de l’association Ecos, éphémère malheureusement

Alors que le Service des Espaces Verts de Nantes plante plus d’arbres qu’il n’en coupe et qu’il compte dans ses rangs de véritables écologistes qui souhaitent prendre soin des arbres et de la biodiversité qu’ils accueillent, il s’agit désormais de s’interroger ensemble sur ce que serait une écologie urbaine sérieuse et de tirer les leçons des engagements des habitant·es de Nantes, sur le mode des lycéen·nes :

On ne remplace pas les arbres comme des abribus ! Déjà qu’en matière d’économie d’énergie et de matériaux, le remplacement de l’ensemble des abribus de Nantes semble assez fou, rappelons qu’en matière de biodiversité, un arbre n’est pas égal à un arbre ! La valeur d’un arbre centenaire n’est pas celle de 10 arbres de 10 ans.

On se croirait revenu au tout début de la farce écologique de la compensation de la biodiversité présente à la Zad, dans laquelle on prévoyait de remplacer un individu d’une espèce protégée par un individu d’une autre espèce : un campagnol amphibie ou un triton marbré ? 1=1 pour les aménageur·euses, mais pas pour les écologistes !