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Dimanche, nous sommes allé·e·s marcher dans les hauteurs qui encerclent Barcelone pour trouver, perchée à flanc de collines, Can Masdeu, une ancienne résidence religieuse désormais occupée par des activistes, en contrebas d’un hôpital abandonné.

Le bâtiment fut récupéré il y a une vingtaine d’années par des militant·e·s pour organiser une conférence sur la question climatique. Il est devenu célèbre en tant que lieu de résistance après la tentative d’expulsion. Cette épisode s’est étalé sur plusieurs jours dans une forme d’état de siège, opposant la police aux techniques de résistance passives des occupant·e·s. Ce combat fut médiatisé mondialement, enclenchant des manifestations dans plusieurs pays, ainsi que son lot de spectatrice et spectateurs et de soutien sur les lieux de l’expulsion. Après une semaine de lutte, la juridiction barcelonaise a préféré abandonner, signant la victoire des militant·e·s et l’ouverture d’un nouveau combat sur le plan juridique.

Aujourd’hui, un trentaine de personnes habitent et vivent à Can Masdeu. Ils animent le lieu selon des principes autogestionnaires. Les habitantes et habitants ont ouvert les terrains alentours pour organiser des parcelles de permaculture, pour eux-mêmes et pour celles et ceux qui souhaitent venir cultiver. Le lieu est également devenu un centre social, accueillant activités militantes, fêtes et concerts, conférences et forums pour tous celles et ceux qui cherchent des lieux pour faire vivre la vie politique libertaire et communautaire de Barcelone.

Notre groupe est arrivé en plein chantier improvisé. Des groupes passent parfois à l’impromptu et proposent leur bras. Une vingtaine de personnes travaillaient ainsi à la fabrication d’une rampe d’accès pour personnes à mobilité réduite en préparation de la prochaine grande fête de l’été. Nous nous sommes ajouté·e·s à cette main d’oeuvre pour installer des bancs offrant un point de vue majestueux sur toute la ville de Barcelone !

Un lieu comme Can Masdeu est une interstice, un espace de liberté et une respiration dans une ville trop dense et hyper-active. Acquis par la lutte, c’est un exemple de vie en communauté auto-gérée. La communauté est ouverte sur l’extérieur, notamment sur les luttes militantes barcelonaises qu’elle soutient. De par sa tradition militante et libertaire, Barcelone est peuplée de ces espaces de respiration, ces brèches dans un urbanisme qui a longtemps été tourné davantage vers l’attractivité économique et le tourisme que vers ses propres habitant·e·s.