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La nuit du mardi 7 au mercredi 8 février a été particulièrement difficile au CHU de Nantes. En cause: le manque de personnel aux urgences. Un phénomène qui n’est pas nouveau, et qui se trouve accentué par la multiplication des arrêts maladies. 

Les infirmiers et aides-soignants n’en peuvent plus. Celles et ceux qu’on applaudissait en 2020, qui étaient – pour paraphraser Emmanuel Macron – en première ligne dans la guerre contre le covid, craquent sous la pression du manque de moyens accordés à l’hôpital et sa gestion managériale. 

Les soignants multiplient ainsi les arrêts maladies. Depuis fin janvier, des appels à déposer des arrêts maladies en masse circulent même chez les personnels des hôpitaux des Pays de la Loire. Les syndicats alertaient pourtant depuis longtemps, avant même la crise sanitaire, sur les conditions de travail du personnel hospitalier. L’état a hélas continué à faire la sourde oreille. 

Le service public géré comme une entreprise

On l’a compris depuis longtemps, et peut-être plus encore sous le premier quinquennat Macron: l’hôpital public est désormais géré comme une boite privé, soumis au diktat des sacro-saintes économies et de la rentabilité. L’opposé même de ce que devrait être un service public. Cette séparation entre la mission altruiste des soignants et les contraintes qui leurs sont imposées par la direction expliquent les burn-out à répétitions et autres défections. La situation actuelle du CHU de Nantes, où une patiente de 60 ans est décédée dans un couloir en attendant ses soins, est symptomatique de l’effondrement de notre système de santé, condamné à dépérir pour accorder davantage de place au privé sur le marché florissant qu’est celui de la santé. C’est par ailleurs le sens de la construction du nouveau CHU sur l’île de Nantes – un projet absurde, y compris d’un point de vue budgétaire!

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Puisque Borne et consort nous répètent à l’envie, sur fond de réforme des retraites, qu’il faut à tout prix sauver notre modèle social, nous devrions dès maintenant leur rappeler qu’investir dans un système de santé public et ouvert à tous est indispensable. Autrement, lorsque les plus chanceux d’entre nous cesseront le travail à 64 ans, il est probable qu’ils dilapident leurs dernières économies dans des cliniques trop chères. Et tant pis pour les plus précaires. 

Soutenons la mobilisation des soignant·es !