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Depuis plusieurs années, la plupart des Nantais et Nantaises le constatent : les prix du logement ne cessent d’augmenter. On parle beaucoup dans la presse de l’augmentation des prix à l’achat. Mais les locataires qui souhaitent ou sont contraints de changer de logements l’observent aussi : les loyers sont mirobolants.

La plateforme d’annonce de location, SeLoger.com, affiche un prix médian à 14 € /m2 pour les nouveaux baux. Et lorsque l’on regarde sur le Bon coin ou tout autre site, il devient difficile de trouver des loyers à moins de 18 €/m2. Le calendrier de l’avent que nous publions chaque soir en témoigne. C’est sans compter les exigences toujours plus élevées des propriétaires qui demandent des garanties excessives, même pour la classe moyenne.

On ne peut pas regarder cet emballement des loyers sans rien faire, d’autant plus dans un contexte de forte inflation sur les produits de premières nécessités.

La loi Elan permet de mettre en place un encadrement des loyers bien plus exigeant que la réglementation en vigueur à Nantes. C’est à la mairie de demander sa mise en place pour une expérimentation de 5 ans, qui doit ensuite être validée par le gouvernement – ce qui ne sera pas un problème puisque Nantes est une zone tendue. C’est alors au Préfet de Loire-Atlantique de prendre un arrêté dans lequel il définit une grille, en s’appuyant sur le loyer médian. Pour chaque quartier, on définit alors un loyer médian : aucun loyer ne peut aller au-delà de 20% de cette médiane, ni 30% en dessous.

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Tout est donc dans la définition du loyer médian. Or, il n’y a pas véritablement d’organisme capable de connaître l’ensemble des loyers de la ville et d’établir une moyenne ou une médiane réelle, ce ne sont que des estimations. Un Observatoire des loyers a été mis en place à Nantes qui indique aujourd’hui un loyer médian de 11,2 € /m2 en 2021. Même en appliquant un plafonnement à 20 % au-delà de cette médiane, la plupart des nouveaux baux devront être revus à la baisse. Mais la loi Elan est souple, et permet une négociation et donc un rapport de force avec la préfecture, pour réclamer une médiane plus faible. C’est pourquoi nous revendiquons un plafonnement à 10 €/m2.

10 €/m2 maximum : c’est possible et c’est souhaitable. Cela signifie que les loyers ne pourraient pas être au-delà de 10 €/m2 dans l’ensemble de la ville dans sa version optimiste. Evidemment, et c’est souhaitable, des loyers pourront être inférieurs à ce seuil comme c’est le cas aujourd’hui dans certains quartiers nantais. Le zonage par quartier prévu par la loi Elan permet de stopper les dynamiques de gentrification de certains quartiers où les prix, bien que moins chers que dans le centre-ville, augmentent considérablement.