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À Nantes, les publicités pour des logements neufs pullulent dans la ville. “Habiter ou investir” proposent même certaines. Et si c’était ça le vrai clivage, la vraie opposition dans nos villes ? 

Un combat permanent règne entre les investisseurs et les habitants. Les premiers voient la ville comme un grand terrain de jeu leur permettant de gagner toujours plus d’argent. Et qui du coup, avec le déchaînement de leur folie bâtisseuse, marquent la ville pour des décennies à venir ! 

Tant dis que de l’autre côté, il a nous. Nous qui voulons habiter la ville au sens plein, qui voulons façonner nos milieux de vie, y tisser des liens, ménager nos quartiers, nos voisin·e·s, y inventer des lieux de rencontre et de vie…

L’ouverture éphémère d’une nouvelle maison du peuple à l’édit de Nantes est une énième illustration de ce combat : on va détruire 89 chambres d’un foyer de jeunes travailleuses et travailleurs pour y construire 8 logements de luxe et quelques bureaux. 

Partout en Europe ce combat fait rage. Partout les prix du logement explosent à cause des investisseurs, des promoteurs, des propriétaires XXL et du pouvoir politique qui les protègent. Mais de plus en plus de collectifs d’habitant·e·s s’organisent pour les combattre. 

Au Pays-Basque, Alda occupe des logements Airbnb qui ne respectent pas la réglementation locale visant à limiter la spéculation immobilière et qui contribuent à l’augmentation des prix. Au Pays-Basque, le problème du logement est prégnant : la démultiplication de résidences secondaires et la spéculation immobilière ont pour effet l’évincement des Basques de leur région.

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À Berlin, où les prix du logement explosent depuis plusieurs années, le mouvement Deutsch Wohnen und co Enteignen (Right to the city) agit depuis 2017 pour lutter contre l’augmentation des loyers. Dernièrement, le mouvement a remporté une belle bataille en organisant un référendum d’initiative populaire où la majorité des voix étaient en faveur de l’expropriation des grands promoteurs immobiliers qui détiennent plus de 3000 logements chacun ! Bien que le référendum ne contraigne pas la mairie, cela constitue néanmoins une victoire politique forte qui devrait avoir des répercussions dans les mois à venir. 

Deutsch Wohnen und co Enteignen sera présent aux Rencontres nationales du pouvoir habitant les 12, 13 et 14 novembre pour nous partager leur expérience et voir comment on peut s’en inspirer ici à Nantes !  

À Nantes aussi les prix des loyers ne cessent d’augmenter. Il existe pourtant des moyens de limiter l’augmentation, notamment le plafonnement des loyers avec la loi Cadran que la mairie se refuse de demander — allant à contre-courant de la plupart des grandes villes du pays. 

Retrouvons-nous pour réfléchir ensemble et nous organiser pour des logements accessibles à toutes et tous !