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Aujourd’hui, c’est la journée mondiale de la santé ! Ironiquement, elle arrive quelques jours après le début du 3e confinement. 3e vague que nous traversons, 3e fois que les hôpitaux sont saturés, 3e fois qu’on subit les conséquences d’une politique qui se concentre sur les coûts plutôt que sur les soins, sur l’efficacité plutôt que sur notre santé. 

Devons-nous encore une fois dénoncer les politiques néolibérales des 20 dernières années ou la poursuite des suppressions de lits et de postes de soignant·e·s en pleine crise sanitaire, à Nantes et partout en France ? Devons-nous rappeler que ce plan est orchestré par nos dirigeants nationaux et locaux, cyniques promoteurs de ce désastre ?

Non ! Et si aujourd’hui, en cette journée mondiale de la santé, nous amorcions une démarche positive pour esquisser le modèle de santé que l’on veut pour demain ?  

Plus de lits, plus de soignant·e·s, plus de moyens pour l’hôpital public pour que l’on puisse prendre réellement soin des personnes. Très bien. Mais encore ? La santé publique est tellement attaquée depuis des années et menacée de disparaître qu’on n’ose plus imaginer ce qu’on voudrait. Pourtant les enjeux sont nombreux ! 

Comment faire en sorte que nous puissions toutes et tous nous soigner sans nous ruiner ? Ni sans avoir à attendre des mois et des mois ? Comment continuer à prendre soin de tout le monde sans distinction ?

Comment faire en sorte de se réapproprier notre santé, notre bien-être physique et psychologique, car les deux sont tout aussi cruciaux et si intimement mêlés parfois, mais pourtant si inégalement pris en charge dans nos villes ? Comment repenser la santé de manière globale, en construisant un nouveau paradigme, avec plus d’information accessible, de partage de savoirs, de prévention, de réduction des risques ? Comment faire en sorte que nous soyons actrices et acteurs de notre santé et considérées comme telles ?

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Comment mailler le territoire de lieux d’information, de ressources médicales claires et accessibles nous permettant d’accéder à la connaissance nécessaire pour sortir de l’infantilisation quant aux enjeux concernant le corps et la santé ? Former et travailler avec des personnes soignantes, thérapeutes, alliées, qui seraient là pour nous accompagner, afin de nous garantir la possibilité de décider comment et avec qui nous voulons prendre soin de nous ? 

Comment s’inspirer d’associations comme AIDES, Paloma, ou Techno + à l’Ouest, qui localement, font de la santé communautaire et impliquent les personnes concernées dans des actions de soins, de réduction des risques, de partage d’informations sur leur santé spécifiquement ? Ces exemples nous encouragent à explorer d’avantage l’option des centres de santé communautaires, pluridisciplinaires, en particulier ceux qui ont été initiés par des habitant·e·s d’un quartier pour pallier le manque de soins et de soignant·e·s et s’impliquer au niveau local dans les réponses à apporter. De tels lieux ont permis d’améliorer l’accès au soin d’une population qui en était parfois éloignée : comme dans les quartiers Nord de Marseille, le Château de la Santé, où on peut avoir des consultations de médecine générale, des entretiens sociaux, infirmiers, orthophonistes, le tout dans un lieu de vie et d’échange autour du “prendre soin” ? 

Si cette crise sanitaire ne débouche pas sur une remise à plat de notre système de santé, des moyens pour être en bonne santé, alors elle aura été vaine et simplement synonyme de souffrance, de précarisation, de mascarade, de tristesse, de solitude et d’isolement… 

Dans quelques jours, Nantes en commun lancera sa plateforme Decidim avec une première enquête habitante sur la santé et le projet de CHU. Restez connecté·e·s, ça arrive bientôt ? Et en attendant, n’hésitez pas à vous exprimer dans les commentaires ! 

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