Samedi 16 janvier 2021, premier jour de ce nouveau confinement partiel, troisième manifestation contre la Loi Sécurité Globale mais aussi contre la loi séparatisme et plus généralement contre ce gouvernement et son monde.
Rassemblement à 14h30 encore, devant la préfecture, sous la pluie, morosité ambiante. Peut-être même que la lassitude et le doute commencent à gagner les esprits, après tant de samedis passés à faire le traditionnel tour, Commerce – Cours St André – Préfecture dans un sens ou l’autre. Tout ça pour voir nos libertés toujours plus surveillées, restreintes, pour assister à l’emprise d’un pouvoir toujours plus violent, oppresseur.
Et pourtant, la magie. À Nantes, comme à Paris et à Lille :
Sûrement que le besoin d’être ensemble, le manque de convivialité après des fêtes en mode sacrifiées, l’envie de se retrouver pour se soutenir dans la crise, malgré la météo, malgré les forces de l’ordre qui nous talonnent, auront donné naissance à la résistance festive. Le refus d’être réduit·e·s à “consomme-travaille-et-crève” est toujours plus fort. Le mélange des genres aura eu un effet surprise : l’adaptabilité face à la situation, la désinvolture provocante face aux stratégies des forces de l’ordre : manif coupée en deux, lacrymo, canons à eau ? Ok, on s’arrête là et on fait la teuf, ici et maintenant. Forces de l’ordre qui se retrouvent désarçonnées, symboliquement désarmées devant tant d’insouciance et de joie de vivre, dans l’instant et à 140 BPM. L’autorité n’aura pas notre enthousiasme, nos élans et nos désirs. Nous créerons nos brèches de liberté nous-mêmes.
Danser aujourd’hui en France c’est risquer la prison comme si on était responsable de la surcharge des services de réanimation, plus que les ministres de la santé avec leurs tableaux comptables.
Danser aujourd’hui à Nantes c’est bien plus que ça… pensées pour Steve.
Depuis 30 ans la jeunesse emmerde le front national, la jeunesse oubliée dans les quartiers, la jeunesse qui n’a pas le droit de rêver pour inventer un autre futur, dont on voudrait casser les espoirs.
Provocation, création, improvisation contre désespérance et résignation.
Jeunesse Debout Soulève-toi !
“Dansez, dansez, dansez, sinon nous sommes perdus ». Pina Bausch
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