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Samedi 28 novembre, nous étions plus de 2 000 personnes à manifester à Montbert pour dire non à l’installation d’Amazon dans cette commune d’un peu plus de 3 000 habitants.

De nombreux Nantais·es étaient présent·e·s à ce rassemblement, dont un certain nombre de membres de Nantes en commun, et c’est important de le souligner, car l’installation de cet entrepôt à 20 km de Nantes — principal pôle de consommation — est bien une des conséquences de la politique de métropolisation menée depuis trop longtemps par Nantes métropole.

À ce titre, les paroles du maire de Montbert — qu’on ne soutiendra pas pour autant, loin s’en faut — sont éloquentes : 

“À Montbert, on n’a plus de petits commerces, hors de l’alimentaire. La métropole de Nantes a tendu les bras aux grands centres commerciaux, et on a perdu tous nos magasins”.

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/au-sud-de-nantes-implantation-d-amazon-a-montbert-on-ne-peut-pas-faire-fi-de-1-500-emplois-75970d76-2b34-11eb-a48d-40055a629ed4

Les petites villes sont fortement impactées par les choix de développement de Nantes et donc, par la métropolisation : leurs commerces, leurs logements, leur croissance démographique… Dans un contexte de réduction des dotations d’État et donc des budgets des collectivités territoriales, pour ne pas sombrer, les villes entrent tentent par tous les moyens d’attirer à elles des entreprises, quelles qu’elles soient et quel que soit leur impact — c’est ce qu’on appelle “l’attractivité”. Parce que qui dit nouvelles installations d’entreprises, dit recettes fiscales. Dans la cas de Montbert, Amazon va rapporter à la commune 1M€ par an, soit 5 fois le budget d’investissement de la commune !

Par conséquent, la métropole et en particulier la ville de Nantes ont une responsabilité et font face à un choix décisif : soit continuer à aspirer toute l’énergie et les ressources du territoire, faisant alors entrer les communes alentours dans une spirale infernale et les encourageant à mener des projets aux impacts négatifs pour s’en sortir tant bien que mal. Soit, amorcer un tournant écologiste pour la métropole et pour le territoire.

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Souvenons-nous qu’il y a quelques mois seulement un entrepôt de 10 000 m2 a ouvert à Carquefou pour “le dernier kilomètre” de livraison jusqu’au client final et que ce projet a été mis en place par les services de Nantes métropole…

Cessons de considérer les territoires alentours comme des territoires servant une métropole toute puissante. Considérons la métropole et ses territoires comme interdépendants, comme un écosystème œuvrant pour un autre modèle. Construisons des villes qui, plutôt que de regarder les autres métropoles et les classements, regardent leur territoire et se concentrent sur le développement de son autonomie, de sa résilience et du bien vivre de ses habitants et habitantes.

La ville de Nantes et la métropole doivent être les têtes de proue d’un virage pour le territoire, sinon des projets écologiquement et socialement délétères comme celui de Montbert continueront de se multiplier…

Quels impacts, concrètement, aura l’installation d’Amazon à Montbert ? 

L’argument principal des promoteurs du projet : l’emploi ! 2 500 personnes devraient travailler dans cet entrepôt qui ne dormira jamais, où 80% de l’activité sera robotisée et où il est question de traiter des produits majoritairement manufacturés à des milliers de kilomètres.

Amazon est connu pour ses conditions de travail loin d’être reluisantes : contrôles incessants des supérieurs, rythmes ultra cadencés, interdiction de parler ou de se rendre aux toilettes… Ce n’est qu’un aperçu du quotidien des personnes travaillant pour cette multinationale. Sans compter le développement d’emplois précaires à travers les statuts d’intérimaires et d’auto-entrepreneurs qui représentent souvent la moitié des postes d’Amazon.

Or, concernant le cas spécifique d’Amazon, il est démontré qu’un emploi créé par cette structure équivaut à la perte de 2.2 emplois pour le commerce de proximité, due, entre autres, à une productivité bien supérieure que celle d’un salarié de boutique — résultante  d’un rythme effréné et minuté composé de tâches répétitives et physiquement pénibles.

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D’un point de vue écologique, rien que le nombre de transports afférents à cette nouvelle plateforme donne un aperçu de son lot de pollution et de nuisances avec 220 camions et 2 200 voitures par jour estimés.

Ces modèles révèlent une nouvelle fois leur aspect délétère et pourquoi il est important de se mobiliser pour agir pour un autre monde, plus solidaire pour tou·te·s, ici et maintenant. 

De quoi parle-t-on, exactement ? 

Un entrepôt de 185.000 m² pour 50 0000 m² au sol sur 4 étages, long de 318 mètres et haut de 23,5 mètres sur une parcelle de 14,5 hectares stockant 113.000 m3 de marchandises… difficile de se rendre compte tant ces chiffres paraissent démesurés.

Ils traduisent le projet d’implantation de l’un des plus gros sites français de stockage de la multinationale Amazon et le second sur la région avec celui de Carquefou, ouvert il y a tout juste 1 an (le 07 octobre 2019).