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Dans le nom de cette aventure, « Nantes en commun·e·s », on entend au moins trois choses, qui sont déjà trois affirmations à propos de ce que doit être Nantes.

La première, c’est « Nantes, en commun » : c’est l’affirmation que Nantes doit se faire « en commun ». En l’occurrence, cela revient à dire que cette ville doit être faite par et pour ses habitants, par et pour celles et ceux qui y vivent. Cela semble évident. Mais plusieurs raisons font que cette affirmation n’est pas banale, et, en fait, loin d’être évidente.

Car dans la logique qui domine, ce ne sont pas d’abord les habitants qui font la ville : la ville est pensée d’en-haut, par des élus et des promoteurs trop souvent main dans la main. Or, cette ville faite d’en-haut est surtout faite pour attirer, pour être attractive vis-à-vis de l’extérieur, ce qui implique parfois de négliger celles et ceux qui y habitent déjà, et qui n’auront pas forcément les moyens d’y rester une fois qu’on aura attiré d’autres gens.  

La deuxième, c’est « Nantes, en commune » : c’est l’affirmation de la commune en tant qu’espace d’émancipation politique. La commune, ce n’est pas simplement un découpage administratif. Nous pensons que la commune, c’est l’espace possible d’une politique du quotidien. Un lieu concret où on se saisit des questions essentielles de la vie en commun, et, même, de la vie tout court.

C’est l’espace où l’on peut agir, au sens le plus fort. L’espace où les questions ont un sens. Comment nous alimenter ? L’espace, surtout, où on peut changer radicalement la donne. L’histoire nous a légué des légendes : la Commune de Paris, la Commune de Nantes, les communes libres de la guerre d’Espagne.  

La troisième, c’est Nantes, en communs : c’est l’affirmation de notre volonté d’agir à Nantes selon la logique des communs. Nous nous inscrivons en cela dans le mouvement des communs, qui affirme, partout dans le monde, que certaines choses doivent être inappropriables, en opposant le principe du commun à la logique néolibérale.

La logique des communs, au-delà de l’affirmation d’un principe, c’est un guide pour l’action, une invitation à construire la mise en commun des choses qui nous semblent importantes. C’est une invitation à prendre soin de Nantes, à nous saisir des enjeux liés à notre vie en ville.

Nantes en commun·e·s, c’est donc tout cela à la fois. C’est l’affirmation d’une vision de la ville empreinte d’une douce radicalité. C’est la volonté de comprendre les logiques à l’œuvre et de proposer d’autres modes de faire. C’est la construction d’espaces pour parler ensemble de Nantes, parce que la parole est émancipatrice. C’est l’action au quotidien, un archipel de projets collectifs où nos activités ont du sens, parce qu’elles ont un impact direct sur nos vies.